Dimanche 15 décembre, la météo étant favorable, rendez-vous nous est donné au parking de Kerrichard route de Saint Guillaume à Plouhinec. Nous sommes 18 pour une balade d'environ 7,8 kms vers la rivière d'Etel et l'étang de Berringue.
La première mention connue du moulin du Berringue date du 26 août 1415, il s'agit de la déclaration après décès de Olivier du Boys de la Salle. Ce document permet de conclure que le moulin avait été afféagé par le Duc de Bretagne à la famille du Boys de la Salle avant même 1415.
Les recherches de l'actuel propriétaire du moulin ont pu établir que le moulin était ensuite passé dans les mains de la famille de Lopriac, puis devint la propriété de la famille De Kerhoent suite à un mariage . En 1770, les époux De Kerhoent cédèrent leurs droits d'afféage à Jacques Dagorne et son épouse Hélène Pessel. L'acte qui scelle cette vente souligne que ce féage noble devient alors un « afféagement simple et roturier ».
Le père Le Tallec, recteur de Plouhinec dans les années 1970, relève qu'en 1800, le meunier du moulin de Berringue est Vincent Le Visage, et son frère, Pierre, est alors meunier du moulin - également à marée - de Kercadic. En raison de litiges sur la question de la propriété de l'étang et de la digue – questions qui se posent souvent dans le cas des moulins à marées qui sont très souvent sur les chemins de randonnées, la cellule juridique de la DDE a établi l'historique des propriétaires successifs. Le moulin de Berringue resta donc dans la famille Dagorne-Pessel jusqu'en 1813 date à laquelle les héritiers cédèrent leurs droits à leur demi-frère Jean-Marie Le Bourvellec né du remariage d'Hélène Pessel. En 1834, le moulin et son étang sont vendus à la famille Buret, puis à ses héritiers Quero en 1939.
En 1847 le moulin est vendu de la famille Langlois à la famille Gaudal afin de rétablir le moulin qui ne fonctionne plus. La famille Quero garde une partie de l'étang qui sera finalement vendu aux Gaudal en 1849. En 1852, ces derniers font une demande pour y établir un marais salant. La demande est refusée pour manque de justification sur la propriété de l'étang.
En 1856 les époux Gaudal achetèrent un terrain où ils firent construire un moulin à vent. En 1878, l'ensemble du domaine (moulins à marée et à vent, étang, chaussée, dépendances et maison de meunier) furent vendus à Hyppolyte de Mauduit et son épouse Madame de Solminihac qui la vendit au décès de son mari à la famille Le Février.
C'est en 1892 que le domaine passa dans les mains de Louis Le Baron, père du dernier meunier du moulin du Berringue s'appelant également Louis Le Baron. Il cessa son activité vers 1960, ne soutenant plus la concurrence face à l'arrivée des concasseurs individuels, mais dût vendre entre temps le moulin à Jean-Pierre Le Cahérec. En effet il avait voulu racheter les parts de ses cinq frères sur l'héritage de son père, mais son activité ne permit pas d'honorer complètement cet achat. Aujourd'hui le moulin est resté dans la famille Le Cahérec, au nom de De Saint-Pern suite à un mariage. La fin de l'activité du moulin est aussi à associer avec l'arrivée très tardive de l'électricité dans la commune de Plouhinnec dans les années 1960.
L'activité du moulin fut marquée par une interruption lors de la seconde Guerre Mondiale pendant laquelle la famille Le Baron fut contrainte de se cacher sept mois en Ille-et-Vilaine. Après cette interruption le bâtiment subit plusieurs réparations et les mécanismes furent remplacés en partie.
Aujourd'hui il ne reste plus que quelques vestiges du moulin. Celui-ci menaçant de s'écrouler, les propriétaires ont préféré l'abattre plutôt que de risquer un accident
La nature est tout ce qu’on voit,
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime.
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit,
Tout ce que l’on sent en soi-même.
Elle est belle pour qui la voit,
Elle est bonne à celui qui l’aime,
Elle est juste quand on y croit
Et qu’on la respecte en soi-même.
Regarde le ciel, il te voit,
Embrasse la terre, elle t’aime.
La vérité c’est ce qu’on croit
En la nature c’est toi-même.
— George Sand (1804-1876)
De nouveau réunis sur la passerelle près du moulin de Berringue
Merci à Béatrice et Alain pour cette belle balade et ce bon bon bol d'air.