Vendredi 17 mai nous sommes 29 à nous donner rendez-vous à Beauvoir sur les rives du Couesnon pour pique-niquer et prendre des forces avant de retrouver notre guide au pied du Mont St Michel.
Le temps d'une photo de groupe et cap sur Tombelaine pour la traversée de la baie.
Reconstituez la photo prise sur les rives du Couesnon et gagnez une photo couleur de la table magique (rando Locmariaquer)
Les féminines de l'ACLK sacrément motivées
La section masculine pas moins motivée
Le moment du départ... vers Tombelaine
Tombelaine est un îlot granitique situé dans la baie du mont Saint-Michel, sur la rive droite du fleuve côtier de la Sée, à quelques kilomètres au nord du mont Saint-Michel. L'important marnage (plus de 10 mètres) de la baie permet à cet îlot d'être atteint à pied sec par basse mer.
Envahie, selon la légende, par la forêt de Scissy, la baie était plus vaste aux temps historiques anciens, et seules trois îles émergeaient : le mont-Dol, situé maintenant à l'intérieur des terres, le mont Tombe(le mont Saint-Michel) et l'îlot de Tombelaine.
Un mythe breton rapporte qu'une princesse nommée Hélène, fille du roi Hoël, fut enlevée par un géant, et fut inhumée sur ce rocher. Le nom de l'îlot viendrait alors d'une corruption de « Tombe Hélène ». Une autre légende raconte que Hélène se serait suicidée en tombant du rocher, ne voyant pas revenir son amant de la guerre.
Une autre étymologie mythique associe Tombelaine au dieu gaulois Belenos, à savoir tumulus Belenis, le « tumulus de Belenos », dieu gaulois de la guerre, de la lumière et guide des morts, triple fonction reprise par l'archange Michel dans les croyances chrétiennes. On sait d'ailleurs qu'un dolmen se trouvait autrefois sur le site du mont Saint-Michel, dont on peut imaginer que les druides avaient fait un portail vers le monde des morts.
Au xie siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le mont Saint-Michel pour s'y retirer en ermites. En 1137, Bernard le Vénérable y fonda un prieuré, et l'îlot devint un lieu de pèlerinage. L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.
À partir du 11 février 1423, dans le cadre de la guerre de Cent Ans, Tombelaine fut occupé par les Anglais, qui souhaitaient faire tomber la place forte du mont Saint-Michel. Ils y construisirent un fort avec donjon. Durant les guerres de religion, le comte de Montgomery qui dirige les armées huguenotes, fait du rocher son repaire. Il y aurait battu de la fausse monnaie, et abrité sa maîtresse.
En 1666, le marquis de la Chastrière demanda la destruction à la Cour, alors que l'île était devenue propriété de Nicolas Fouquet. Il pensait que la place forte de Tombelaine pouvait être réutilisée par les Anglais en cas de nouveau siège du mont Saint-Michel.
Projet d'aménagement du rocher de Tombelaine.
Alors que la société nommée Groupement national de la baie du mont Saint-Michel désirait en faire un lieu de résidence pour touristes, Tombelaine est acheté en 1933 par l'État qui l'intègre à son domaine privé. Il est classé aux monuments historiques par un arrêté du 9 octobre 1936. Une réserve de chasse maritime y est créée par un arrêté du 11 juillet 1974. À l'initiative de la municipalité de Genêts, à laquelle l'îlot est rattaché, et du Groupe ornithologique normand (université de Caen), une réserve ornithologique y est créée le 10 octobre 1985. Le suivi de la baie dans son ensemble et la volonté de maintenir l'insularité du mont Saint-Michel devrait aussi préserver Tombelaine.
L'îlot appartient depuis 2010 au Conservatoire du littoral.
Tombelaine est la troisième colonie insulaire de reproduction pour les oiseaux marins en Normandie après l'archipel de Chausey et les îles Saint-Marcouf.
Depuis la création de la réserve, 16 espèces y ont niché : l'Aigrette garzette (180/200 couples en 2015, première colonie normande), le Héron garde-bœufs (30/50 couples en 2015), le Faucon pèlerin (depuis les années 1970), le Canard colvert, le Tadorne de Belon et des passereaux : Merle noir, Troglodyte mignon, Accenteur mouchet, Pigeon ramier, Fauvette à tête noire, Grive musicienne, Linotte mélodieuse, Corneille noire.
Les oiseaux de passage comptent le Grand cormoran (tentatives de nidification), l'Ibis sacré, le Busard Saint-Martin, le Balbuzard pêcheur, le Milan noir, le Hibou des marais, la Spatule blanche, la Grue cendrée, le Bécasseau violet, la Fauvette pitchou, la Huppe fasciée, le Bruant des neiges (2 hivernages), le Bruant lapon, la Cisticole des joncs, la Mésange noire, le Loriot d'Europe et le Grand corbeau.
L'accès à l'îlot est interdit du 15 mars au 31 juillet.
Un personnage étrange vivait seul sur Tombelaine et rôdait sur les tangues de la baie. On lui donnait ce sobriquet, non pas parce qu'il était un vrai marquis, mais parce qu'il arborait une démarche de grand seigneur et qu'à ses heures, il parlait fort bien.
Né Joseph-Marie Gautier à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) en 1853, il devint Jean le déluge alias « Le Marquis de Tombelaine » !
Ici, on le considérait comme un «innocent» car souvent, il déraisonnait. Quand il recevait salaire pour avoir fait traverser des touristes, celui-ci cachait son magot sous un roc mélangé avec de la tangue et des coquillages. Malheureusement le lendemain, il n'arrivait plus à retrouver l'endroit !
Original épris d'existence sauvage, il se plaisait à montrer sa supériorité physique. La grande roue de six mètres servant à monter les tonneaux de cidre alimentant le Mont Saint Michel qui nécessitait six hommes pour la mouvoir, le marquis seul la fit monter et ce, juste pour un pari et des verres d'alcool.
Innocent et intrépide, il le fut jusqu'à sa fin... tragique.
Souvent, surpris par la marée, il s'en sortait grâce à ses capacités physiques hors normes. Mais le 30 mars 1892, cette fois-ci, la grève triompha définitivement. Il avait bu, il se mit à nager, une congestion le priva de ses forces, tout près de la côte. Le lendemain, la mer consentit à rendre le colosse au corps sans vie.
Le groupe heureux d'être à Tombelaine après la vase, les sables mouvants, le courant dans les passages d'eau !
Il saura également apprécier le retour au pied du Mont...
La baie du Mont-Saint-Michel est située en fond du Golfe Normand-Breton qui se trouve donc en situation de régime de marée mégatidal. Le plus grand marnage observé en Europe est dans cette baie : d'une amplitude moyenne de 10 mètres, il atteint 12 mètres en vive-eau moyenne, 15 mètres lors des vives eaux exceptionnelles. Ces coefficients sont accentués par la faible profondeur de la baie et l'effet barrière de la presqu'île du Cotentin qui diffracte l'onde de marée, formant ainsi une onde stationnaire qui a une amplitude double de l'onde progressive au large de Cherbourg.
La mer se retire à grande vitesse sur une dizaine de kilomètres, mais revient aussi vite. L'expression consacrée « au mont Saint-Michel la marée monte à la vitesse d'un cheval au galop », reprise par les médias et les guides touristiques grand public, est attribuée à tort à Victor Hugo. Ce poncif est probablement né sous la plume de Théophile Gautier qui est venu au Mont en septembre 1859 comme journaliste pour la revue du Moniteur universel à l'occasion d'une « marée du siècle » et a décrit le flux comme un « front de cavalerie composé de chevaux blancs et chargeant au galop ». La vérité est que le marnage n'est observable dans sa totalité qu'à l'entrée de la baie (les fonds autour du mont Saint-Michel sont au-dessus du niveau des basses mers), que le flux de la marée montante est de 3,6 km/h, soit 1 m/s (proche de la vitesse d'un homme qui marche), la vitesse maximale constatée étant de l'ordre de 6,1 km/h, mais elle a malheureusement coûté la vie à beaucoup d'imprudents.
Les marées provoquent un brassage important des eaux, ce qui favorise la production biologique. L'estran, la partie du littoral qui subit l'alternance des marées découvre environ 250 km2.
Le phénomène du mascaret ne se produit que pour des marées de coefficient supérieur à 80 mais il s'est raréfié depuis les travaux d'aménagements de la baie (sites d'observation privilégiés : polder Tesnières au sud ouest du mont, Couesnon).
Les alluvions fluviales continuellement brassées par le flux et reflux des marées, mélangées aux coquillages brisés, donnent naissance à la tangue, un riche fertilisant qui fut longtemps utilisé par les paysans des environs pour amender leur sols.
La baie présente la particularité d'être pratiquement plate et donc sujette à l'envasement (sables mouvants). La traversée des grèves de la baie peut s'avérer dangereuse en l'absence d'un guide expérimenté. La traversée de la Sée et de la Sélune n'oppose qu'une maigre difficulté, mais il existe plusieurs zones de sables mouvants dans les parties sableuses de la baie, surtout les chenaux, comme dans toute zone très plate, qui divaguent de jour en jour.
Conjuguée à une amplitude de marée exceptionnelle, cette configuration rend la zone dangereuse, par temps de brume (perte totale de repères), causant des noyades non par réel enlisement, mais par épuisement : on ne peut marcher dans une vase thixotropique, sans être aguerri, car le sol tout à la fois se dérobe sous le mouvement et bloque si on ne bouge pas. Si le chenal se remplit alors, il convient de dégager ses pieds au maximum et de nager à la force des bras ; la théorie prévoit que l'on flotte, mais l'hypothermie tue si on ne se dégage pas rapidement. Essayer d'empêcher une personne de s'enliser en la tractant afin qu'elle retrouve la terre ferme est impossible, puisque son poids équivaut approximativement à celui d'une voiture dans cette situation.
Nous nous sommes posés la question sur l'historique du bâtiment de l'auberge de jeunesse qui nous a hébergés
L'association "TY AL LEVENEZ" (qui signifie la maison du bonheur en breton) a été crée en Octobre 1955 par son fondateur le Père Patrick Varangot. Sa mission d'origine était d'accueillir des jeunes ruraux déplacés venant principalement de l'arrondissement de Saint-Malo. L'association leur proposait à des tarifs compétitifs le gîte et le couvert et les guidait durant les premières années de leur vie professionnelle dans un esprit d'ouverture de tolérance et d'humanité.
Soucieux de toujours mieux répondre aux besoins des jeunes, l'association a favorisé ce "brassage" en développant un secteur "Tourisme" accessible à tous.
Une promenade digestive sur le front de mer avant de rentrer à l'auberge de jeunesse pour une bonne nuit de sommeil.
Après cette super journée Geneviève et Yves nous réservent de nouvelles surprises pour demain.