Daniel et sa cornemuse électronique
L'origine du crochet est incertaine, on ignore si elle est plutôt chinoise (découverte par la route de la soie), péruvienne, tunisienne, égyptienne ou danoise, mais les premiers ouvrages connus remontent à la fin du Moyen Age.
Ce furent d'abord les religieuses qui , dans les couvents, l'enseignèrent aux jeunes filles de bonne famille, puis la technique se developpant, le crochet devient le passe temps favori des dames de la cour d'Italie, puis d'Espagne et de France. A la Renaissance puis à l'époque de Louis 14 la technique s'améliore de même que la qualité des ouvrages. La Révolution Française permet l'exportation de la technique dans tous les pays d'Europe (Irlande, Angleterre et Pays Nordiques notamment) grâce aux familles nobles qui s'exilent en emportant avec elles leur savoir-faire.
Au cours des siècles le crochet suit la mode et se transforme peu à peu, mais c'est dans l'Irlande du 19ème siècle qu'il connait son apogée et
devient une véritable industrie. En effet, après la grande famine de 1846, on raconte qu'une mère supérieure demanda à ses religieuses d'apprendre la technique aux femmes du peuple afin qu'elle
puissent travailler tout en restant chez elles.
Le succès est énorme, les guipures d'Irlande fabriquées à Dublin ou à Belfast s'exportent dans le monde entier et tout particulièrement dans l'Angleterre victorienne. Ces dentelles servent à
orner des vêtements ou de la lingerie mais aussi à fabriquer des petits objets décoratifs pour la maison.
En France également l'industrie se développe et remplace progressivement l'artisanat, d'abord en Franche Comté puis dans tout l'Est du pays.
Le kan a diskan avec Jo et Marcel
Le kan ha diskan, que l'on peut traduire par « chant et contre-chant », « chant et re-chant », ou « chant à réponse », est, en Bretagne, une technique de chant à danser a cappella traditionnel et tuilé en breton pratiquée à deux ou plus.
Le meneur (kaner) ou la meneuse (kanerez) chante le couplet qui est repris ensuite par le ou les autre(s) chanteur(s) (diskaner(ien)). C'est un chant a cappella et rythmé, très utilisé dans les festoù-noz pour faire danser les personnes présentes.
Les chansons exclusivement en breton sont soit traditionnelles et leur origine peut être très ancienne, soit nouvellement inventées. Le plus souvent elles traitent d'histoires d'amour impossible, de problèmes quotidiens ou d'événements extraordinaires. Elles comportent parfois des dizaines de couplets.
Le kan ha diskan tire sa popularité de son adéquation à la danse pour laquelle il est conçu. De plus, pour certains danseurs, il peut s'avérer plus facile de suivre le phrasé du chant que la phrase musicale pour caler son pas.
Traditionnellement, les danses étaient accompagnées soit par un couple de sonneurs (par exemple biniou-bombarde) ou par un couple de chanteurs de kan-ha-diskan. Dans certaines régions de la Cornouaille et du Vannetais, les deux types d'accompagnement se pratiquaient.
Depuis les années 1950 et la fin de la civilisation paysanne bas-bretonne traditionnelle (modernisation de l'agriculture, basculement linguistique du breton vers le français), les deux types d'accompagnement se pratiquent partout ; de même que toutes les danses se pratiquent partout dans les festoù-noz alors qu'autrefois, seule une danse était généralement connue des danseurs, selon leur région.
Le kan ha diskan accompagne généralement les gavottes, la dañs fisel, la dañs plinn qui sont généralement chantées et dansées en suites (ton simpl, bal, ton doubl) mais il peut à l'occasion accompagner une valse, une scottish...
Il existe trois principaux styles de kan ha diskan, selon la danse :
Par exemple, pour accompagner une gavotte (qui est une danse qui progresse horizontalement si l'on excepte la suspension verticale), il faut donner une impression de fluidité. Par contre, pour accompagner une fisel (qui comme le plinn est une danse progressant peu mais plutôt verticale avec des appuis plus légers et une suspension verticale assez marquée), il faut donner une impression de sautillements, un style plus rythmé, plus nerveux, plus rebondi. L'élocution est donc plus marquée, voir scandée.
Le style gavotte est historiquement le plus répandu. En effet, son territoire est très vaste et correspond quasiment à l'aire du kan ha diskan (Cornouaille / Centre-Bretagne et Trégor) tandis que les terroirs fisel et plinn sont très réduits. De ce fait, c'est le style le plus riche et en manières de danser et de chanter ainsi qu'en airs et en textes.
Le répertoire vannetais (ridées, an dro, hanter-dro...) n'est pas accompagné par le kan-ha-diskan.
Ils doutent ?